Retour de l’Afro sur scene

Plus qu’un look, c’est une vision, une identité africaine qui mérite être valorisée.

Dérivé des mots « natural » et « happy », le terme nappy apparait dans les années 2000 et fait suite à un mouvement de valorisation du cheveu naturel africain par les femmes afro-américaines. Après moult moqueries et railleries subies par les africains et leurs descendances au sujet de leurs cheveux crépus, et ce, depuis la traite négrière, certaines femmes ont lancé le « natural hair movement » afin de faire la promotion de leurs cheveux naturel. Elles ont ainsi pris conscience de la beauté de leur cheveu et ont combattu la vision selon laquelle « crépu=laid ».

Aujourd’hui encore, au 21e siècle, ce combat et ce mouvement continuent d’être menés par les femmes noires. Dans un contexte où la néo-colonisation, par le biais des médias a présenté le cheveux frisé et lisse comme la norme de beauté, il est évident que faire accepter le crépu aux jeunes filles est un réel combat. Et pourtant, nul n’est plus besoin de rappeler aux femmes les conséquences de ces défrisants sur leur cuir chevelu : démangeaison, brûlure, casse du cheveux ou alopécie. Si les raisons évoquées lors du défrisage sont diverses, entre celles qui ne supportent pas la dureté du cheveu et celles qui veulent juste s’arrimer à la mode, les conséquences n’en restent pas moins présentes. Et c’est justement le but du mouvement nappy, de faire comprendre à la gente féminine qu’on peut être belle sans avoir forcément à dénaturer son cheveu.

Retourner au nappy c’est se libérer peu à peu de l’emprise occidentale qui nous a fait croire autrefois que notre texture de cheveu n’était pas la bonne. C’est en outre affirmer notre identité en tant qu’africain et se démarquer des autres civilisations car, chaque peuple a son histoire. Il est néanmoins rassurant de voir de plus en plus de jeunes filles suivre le mouvement nappy, et ce, quel que soit la coiffure qu’elles abordent (nattes, tresses africaines ou locks). L’industrie s’agrandit également avec les usines de créations de perruques afro, de perruques locks ou toute autre coiffure africaine. Une jeune femme entrepreneur camerounaise a également mis sur pied une entreprise de confection des poupées africaines, avec des cheveux essentiellement nappy. Ce qui prouve que dans les générations à venir, les africaines comprendront qu’elle est leur véritable identité.

Promouvoir le mouvement nappy est donc de bonne guerre car c’est l’économie locale africaine qui sera mise en avant, cela permettra aussi une meilleure affirmation de l’africanité des femmes noires. Il existe des moyens naturels et sans risques de rendre ses cheveux crépus souples, doux et soyeux ; plusieurs pages et blogs en font mention. Il n’est donc plus nécessaire de se défriser les cheveux pour les rendre plus souples.

Ngo Tonye

Dépigmentation : Effet de mode ou contrainte sociale en Afrique ?

Le phénomène de dépigmentation dans les sociétés africaines prend de plus en plus des proportions inquiétantes.

Si nous savons que la dépigmentation est une destruction de la mélanine, pigment responsable de la coloration de la peau ; celle-ci peut être volontaire ou pas. Mais, selon une étude menée par les laboratoires INOYA, 60% des femmes en Afrique subsaharienne utilisent des produits blanchissants dans le but de rompre elles-mêmes leurs mélanocytes. De la Côte d’ivoire au Congo en passant par le Gabon, ou du Sénégal au Mali, passant par le Cameroun, la tendance ne cesse de croître et ce, malgré les multiples dangers que cela comporte. Si les raisons sont multiples et personnelles, il existe toutefois une motivation commune et principale : Faire rêver. En effet, les médias ayant vulgarisés la peau blanche comme celle étant la mieux appréciée et acceptée, la dépigmentation est devenue la meilleure option pour la gente féminine qui veut plaire et attirer l’attention.

La pratique de dépigmentation en soi remonte dans les années 60 aux Etats-Unis lorsque des afro américains exerçant dans le domaine du textile ont découvert l’effet blanchissant de la substance d’hydroquinone (substance utilisée pour délaver les jeans) sur leur peau puisqu’ils travaillaient sans protection. C’est ainsi qu’elle s’est transmise de génération en génération et est aujourd’hui l’une des conditions importantes pour « se vendre » et pour cela, ce ne sont pas les produits qui manquent. Les entreprises de cosmétiques spécialisées dans la fabrication des éclaircissants et des blanchissants se prolifèrent de plus en plus et naissent comme des petits pains, chacune y va de sa composition du moment où elle satisfait la clientèle. Laits corporels, crèmes de visage, crèmes de main, lotions éclaircissantes, savons éclaircissants ou même solutions intraveineuses (injection) tout y passe pour réussir à faire rêver et éblouir l’entourage. Si la principale cible de cette tendance est à la base la gente féminine, la masculine n’est plus en reste car désormais, tout le monde veut prendre soin de son image.

Cependant les conséquences sur la peau et sur la santé ne font plus l’ombre d’un doute car, comme tout produit chimique, cela affecte le système immunitaire et expose les utilisateurs. Ça peut partir d’une petite infection cutanée à un cancer de la peau, une hypertension artérielle ou une insuffisance rénale.

Mais triste est de constater que les utilisateurs de ces produits, bien que connaissant ces risques encourus, continuent de se détruire progressivement la peau au nom du conformisme et du suivi de la masse, parce que tant que c’est la mode, on y adhère, même au détriment de sa santé.

 

 

 

Ngo Tonye

 Le Mbolè un rythme qui a su s’imposer et marquer son époque

Présente dans nos vies aujourd’hui tel une mère célibataire pour son enfant, ce rythme musical à su captiver l’attention des amoureux et profanes de l’art musical. C’est une musique qui de part son rythme a su captiver notre attention car parti des veillées mortuaire pour des différentes festivités, le mbolè a pu s’imposer malgré la pléthore de musique retrouvée au Cameroun. Au vu de tout ceci, la véritable question que l’on se pose reste de savoir que cache réellement le mbolè ?

Le mbolè est un rythme musical habituellement joué par des instruments de musique tels que le djembè (tambour africain qui joué à la main, dispose d’une sonorité qui ne laisse personne indifférent . Il peut également être joué par d’autres instruments de musique africains tel que les maracas ou alors les castagnettes qui sont des instruments de musique traditionnelle d’Afrique fait à base de calebasses séchées accompagné des graines qui sont monté en filet. Mais toujours est-il que quel qu’en soit le type d’instrument utiliser, le but final est de faire sortir à quiconque l’écoute ses dernières touches de danses enfuie au fond de lui. Pour ce qui est de son origine, le mbolè nous vient du centre Cameroun avec pour précurseur les dénommés Bertrand, Aristide Paco , et Fill Massinga qui étaient tous des habitants du quartier Nkoldogo. A cette époque, le mbolè servait juste de rythme pour animer les veillées mortuaire. Mais c’est avec les musiciens tels que Petit Malo, Petit Bozard et les autres que le mbolè se fait connaître au reste du monde. Ce qui lui permettra de quitter du rythme conçu uniquement pour les veillées mortuaire pour un rythme que l’on peut désormais retrouver dans tous les lieux de festivité ( mariage, anniversaire, baptême…). Malgré le fait que le mbolè soit connu debout un chacun, il n’en restera pas là car comme pour toute musique il se doit d’évoluer.

Le Cameroun est un pays composé de plusieurs rythmes musicaux à l’instar du makossa, bikutsi, assiko, et tout ces rythmes viens d’ajouter le mbolè qui est une musique toujours en évolution. Car contrairement à ce que l’on voyait à ses débuts, il arrive aujourd’huià se placer parmi les autres styles de musique pas seulement nationales mais aussi international. L’on constate également une intrusion totale dans ce rythme car l’on a des musiciens aujourd’hui qui au fur et à mesure essaient d’apporter leur touches personnelle dans cette musique en perpétuelle évolution. C’est ansi que l’on verras des musiciens tels que Tony NOBODY qui est un musicien urbain qui apporte sa part de contribution sur le mbolè avec son titre  la révolution du mbolè ou encore l’artiste musicien Dynastie le tigre avec son mbolè concassé. En plus de cela, l’on a aussi des collaborations aujourd’hui entre les artistes du mbolè et ceux du bikutsi, là on parlera par exemple du titre je n’ai rien fait de Happy d’Effoulan et Mani Bella. Mais malgré tout ce qui a été cité plus haut, ce rythme n’occupe pas toujours la place qu’on ses visionnaires dans leur pensé. C’est ainsi que lors des récents canal d’or( événement culturel Cameroun qui prône le mérite des meilleurs artistes) l’on n’est pas passé inaperçu par rapport au message du musicien mbolè en la personne de Happy d’Effoulan qui disais je site «    ». Ainsi tout comme nous avons besoin du mbolè pour se sentir lie, le mbolè a besoin de nous pour évoluer.

 

Le mbolè est plus qu’un rythme, le mbolè est aujourd’hui comme une thérapie pour nous car, d’une manière psychologique, il nous permet d’oublier tous nos soucis et de nous concentrer uniquement au moment présent. C’est l’une des raisons pour laquelle il était joué lors des veillées mortuaire car il permet à la famille éprouvé de se sentir apaiser grâce à sa mélodie très porteuse. Car lorsqu’on l’écoute, le temps s’arrête, plus rien ne compte, la seule chose que l’on voudrais à ce moment c’est uniquement danser, danser et danser plus rien n’a plus d’importance, l’on s’échappe du monde chaotique, pour un monde Joyeux, plein d’émotions.

Si la musique a pour objectif de favoriser le virement ensemble, le mbolè vient aussi s’adapter à cela. Car il ne permet pas seulement la collaboration entre musiciens, mais il permet aussi à ce que ceux qui l’écoutent qu’ils soient du nord ou du sud, de l’est ou de l’ouest, de pouvoir se retrouver autour d’une musique. C’est dans cet esprit que l’on doit être car quel qu’en soit nos origines, le but reste le même nous faire danser jusqu’à épuisement.